Projection de « L’Enfant du Diable »,
lundi 21 septembre à la Société Civile des Auteurs Multimedia (Paris)
![]() |
Respectivement : La réalisatrice et l'assistante de production pour Kanari production. (© L. Giraud) |
La soirée commence avec quelques mots émus de la part de la réalisatrice Ursula Wernly Fergui : elle voit pour la première fois sur grand écran ce projet qui a mis 5 ans pour aboutir. Elle se souvient de cette époque où parmi ses amis, certains allaient en Roumanie pour aider les orphelins. Elle découvre le travail photographique d’Elisabeth Blanchet sur ces orphelins sociaux des « maisons d’enfants » à l’époque de la dictature, et qui y est retournée 20 ans plus tard. Loin des images choc de Raymond Depardon prises à la demande de Children Action, ONG de Genève, Elisabeth Blanchet semble quant à elle, à travers ses clichés, rendre véritablement leur dignité à ces petites personnes qui, regard camera, toisent indirectement le spectateur. Elles veulent faire un film, mais ne parviennent pas à mettre en place ce projet.
U. Wernly Fergui., M. Le Roy Dagen et E. Blanchet (© E. Blanchet)
C'est avec la rencontre de Marion, née en Roumanie et adoptée à 6 ans par un couple français, également touchée par le travail de la photographe que le projet verra enfin le jour. Les premières images du documentaire débutent sur le visage rose de son petit garçon, Pierre. On sait l’orpheline, on voit la jeune mère et sa question : comment peut-on abandonner un enfant ?
De là, on découvre le long cheminement de Marion pour découvrir son passé et les épreuves qu’elle rencontre lors du tournage. On comprend aussi que la réalité est bien plus complexe qu’elle ne l’avait imaginée.
Bande-annonce
Très beau documentaire, qui dévoile avec pudeur et dignité l’histoire d’un pays sous dictature communiste, où les enfants étaient au cœur d’une politique nataliste, mais aussi au centre d’intérêts privés malhonnêtes.
Dans la salle, beaucoup d’émotion au cours de la projection. Les lumières reviennent et les questions sont timides, mais finalement la conclusion se fait autour de Marion : vous avez retrouvez votre mère et votre père, donc finalement tout est pour le mieux ? Oui, mais que faire aujourd’hui avec ça ? Marion, à qui on a volé 6 ans de sa vie et bien plus (elle ne retrouve sa mère qu’à 23 ans et son père à 38) se pose la question : Peut-on rattraper ces années ? Pour elle la réponse est non, maintenant il faut construire, malgré la distance, malgré la barrière de la langue, des relations nouvelles qui ne pourront jamais remplacer les liens d’attachement et d’amour qu’elle a construit avec ses parents « adoptifs ».
M. Herlea, de la Maison de la Roumanie, dans son intervention tient à apporter une précision : au cours du documentaire, on évoque la culpabilité de Ceausescu, « L’enfant du diable », qui signe les actes d’adoption, mais il souligne que la situation politique générale et l’idéologie communiste n’en sont pas moins responsables.
Loin de traiter en profondeur ces questions politiques, le propos de ce documentaire apporte un point de vue nouveau sur la Roumanie d’hier et d’aujourd’hui : on rencontre les personnes vulnérables qui ont été victime de cette époque: les enfants, les filles mères isolées, et les parents adoptifs manipulés. Loin des clichés, les parents adoptants et biologiques ne s’opposent pas et expriment réciproquement leur reconnaissance mutuelle et l’envie de se rencontrer.
Laura
***
Pour continuer :
Vous pouvez lire l'article sur notre blog consacré au témoignage de Marion :
http://lesadoptesderoumanie.blogspot.fr/search/label/Marion%20%22l%27enfant%20du%20diable%22
Le documentaire est disponible en vod sur Vodeo : http://www.vodeo.tv/documentaire/l-enfant-du-diable.
La page Facebook consacrée au documentaire : "L'Enfant du Diable, le doc"
Chaîne youtube du producteur indépendant Kanari Films
L'un des site de l'artiste Elisabeth Blanchet et sa page Facebook
Présentation de la réalisatrice Ursula Wernly Fergui sur le site de la maison de production Kanari Films.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire